9 juillet 2013

Etude AirParif et qualité de l'air - ma réponse à la question d'actualité posée par François Vauglin pour le groupe socialiste du Conseil de Paris.



Oui la qualité de l’air s’est améliorée depuis 10 ans à Paris, et nous ne pouvons que nous en réjouir. N’oublions pas néanmoins que les niveaux de pollutions restent supérieurs à la règlementation, notamment le long du trafic. Ainsi en 2012, 22% des parisiens continuent de respirer un air dont la teneur en particule est non conforme aux normes annuelles, et c’est le cas de 97%  des parisiens en ce qui concerne le dioxyde d’azote. Il reste donc
bien du chemin à parcourir pour avoir un air respirable à Paris mais, de fait, le premier enseignement de l’étude d’AirParif c’est que la politique des déplacements menée depuis 2001 par notre majorité municipale est efficace pour lutter contre ce fléau.



De façon globale, l’étude souligne une baisse remarquable des émissions de polluants sur Paris, corrélé à une baisse importante de la circulation automobile.   
  • 30% des oxydes d’azote
  • 35% de PM 10 (particules)
  • 13% d’émission de CO2
Cette baisse des émissions s’ajoute une l’amélioration de la pollution de fond en Ile de France et permet une amélioration sensible quoiqu’encore insuffisante de la qualité de l’Air à Paris. AirParif indique que sur 10 ans la population parisienne exposée à des niveaux annuels de particules supérieur à l’objectif de qualité a baissé de 78% - avec cette nuance que cet objectif de qualité reste une fois et demi supérieur à la recommandation de l’OMS sur laquelle s’appuie les études sanitaires dont APHEKOM- ! Et ce sont 3% des parisiens qui ne sont plus exposés à un dépassement des normes annuelles en dioxyde d’azote (40 micro grammes/m3). Airparif montre bien dans ce cas que la baisse concerne les plus hautes teneurs (>= 50 micro gramme) ce qui indique une baisse d’intensité de cette pollution : en 2002 80% des Parisiens étaient exposés à des teneurs annuelles supérieures à 50 micro gramme, ils ne sont « plus » que 45%, ce qui indique bien une baisse, insuffisante toutefois, évidemment.
L’étude évalue enfin le poids respectifs de l’évolution des normes euros, de l’évolution de la composition du parc, de la motorisation, de la baisse de la circulation. AirParif indique que l’amélioration repose sur  l’amélioration générale de la qualité de l’air en Ile de France (notamment dûe aux efforts sur le chauffage et l’industrie) et sur la politique de la Ville qui a permis une baisse de la circulation (20%). A elle seule, la politique de déplacement a permis à 24 000 personnes de ne plus être exposées à des niveaux excessifs de NO2 et à 170 000 pour les particules.
Pour ce qui est de la modernisation du Parc roulant, AirParif confirme l’effet néfaste de la politique du tout diesel. Passé à Paris de 41% du parc en 2002 à 63% en 2012 cette motorisation émet plus de particules et plus de dioxyde d’azote que les véhicules essences. Comme le souligne AirParif dans son communiqué, « la diésélisation a contrebalancé les tendances à l’amélioration et explique que la pollution n’ait pas davantage baissée ».L’étude pointe enfin que même du point de vue de la lutte contre le réchauffement climatique, le diesel est un échec. Les 13% d’émissions en moins s sont pour l’essentiel (10%) le fait de la réduction de la circulation et seulement 2% dû à la diésélisation, mais ne correspondent pas à ce que la diésélisation du parc pouvait laisser attendre. En cause : la sous-estimation des rejets de CO2 par les constructeurs notamment la multiplication des équipements des véhicules augmentant significativement leur poids et in fine leur consommation. Cela me conduit naturellement à rappeler qu’à de multiples reprises nous avons demandé au gouvernement de revoir l’ensemble des mesures fiscales incitatives à l’achat de véhicules diesel (bonus/malus, fiscalité du gazole, etc). Comme beaucoup, nous attendons un signal lors de la loi de finance 2014. Tout comme nous attendons avec intérêt la mission conduite par Denis Baupin sur les véhicules écologiques, consommant moins de 2l au 100 Km, mieux adapté à la circulation en ville et à la raréfaction des ressources. Le marché de l’automobile est en crise, il est urgent de lui redonner un horizon compatible avec la santé, l’environnement et le climat. Pour ce qui concerne la Ville de Paris : cette étude confirme l’efficacité de notre politique visant à Faire baisser le trafic automobile (-20% en 10 ans) au profit des transports collectifs, vélos, piétons et usage partagé des véhicules. Voilà le levier que nous avons mis en œuvre ! L’étude en mesure l’efficacité et montre que contrairement aux évolutions contrastés du parc roulant dans Paris et des normes euros, cette politique est au regard de la pollution totalement bénéfique. Et comme elle dessine aussi une ville plus apaisé et plus agréable à vivre nous avons pour l’avenir toute les raisons de la poursuivre et de l’amplifier. A l’image d’ailleurs de toutes les grandes agglomérations mondiales qui désormais empruntent elles aussi ce chemin.

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